MON AMI BASSHIRU A MOI, BONJOUR
Je suis vraiment bien content d'avoir à nouveau de vos nouvelles et c'est avec une joie sans mélange que je vous réécris à mon tour. A ce point-là de nos relations amicales, si tu permets, j'aimerais bien qu'on se tutoie, d'ailleurs. Les amis comme toi, c'est rare, alors si l'on peut se permettre quelques petites familiarités entre nous, entre "potes" quoi comme on dit, ça me ferait bien plaisir. Je sais que pour certaines personnes, le tutoiement n'est acceptable qu'après coït ; serons-nous aussi "collet-monté" comme on dit, mon cher Basshiru ? Tu es en Afrique, moi en France : qui sait quand un premier coït sera envisageable. Des semaines, des mois peut-être, et c'est sans compter la durée des négociations pour savoir qui fera l'homme. Allons-nous passer des mois à se vouvoyer, Basshiru, simplement parce que dans l’immédiat des milliers de kilomètres séparent nos appendices et orifices respectifs ? Deux amis comme nous ne sont-ils pas au-dessus de cela ? Enfin, c'est comme tu veux. Je ne veux pas te mettre mal à l'aise. Si tu veux, je peux te revouvoyer. Allez, ok, on se revouvoie alors. Mais c'est bien parce que c'est toi.
Je suis quand même un petit peu déçu, je dois l'avouer. Votre premier message était effectivement très explicite, là-dessus on ne peut pas dire qu'il y ait tromperie sur la marchandise, et je ne conteste en rien vos propos. Ce n'est pas comme avec certains de ces disques sur lesquels on appose ce logo "Explicit Lyrics", alors qu'en fait ce n'est souvent pas explicite du tout. J'ai beau réécouter "2Pacalypse Now" par exemple, c’est assez cryptique. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : je crois qu’on peut se mettre d’accord tous les deux sur le fait que musicalement, c’est du trop pur son East Coast. Mais les paroles, Basshiru, les paroles ! Je prends au hasard "Young Black Male". "We ain't nuttin but some low down dirty niggaz, keep it real nigga". Ca vous paraît explicite à vous ? Que suis-je censé "garder réel" par exemple ?
Je ne vois toujours pas où il veut en venir au fond. Alors pour l'explicite, on repassera, merci bien. Mais pas de ces carabistouilles et rodomontades dans votre message, non, le vôtre était vraiment explicite, comme vous le dites, on comprenait très vite où vous vouliez en venir. Bravo. Peu de gens savent encore s'exprimer clairement de nos jours où l'on est souvent tenté, pour faire sérieux, intelligent, à se perdre dans un salmigondis de formules creuses et de digressions absconses alors qu'il suffit parfois de phrases simples et claires pour faire comprendre à quelqu'un qu'il y a une grosse somme d'argent en jeu et qu'il faut se sortir rapidement les doigts du cul si l'on veut sa part du gâteau.
Et c'est là que je veux en venir, Basshiru. Votre message était clair, explicite. Mais le mien l'était tout autant, il me semble. En tant qu'ami, il me paraissait normal et respectueux de répondre à votre proposition par un message qui serait tout aussi explicite, lui aussi. Je me souviens avoir mentionné les problèmes liés au dossier de la veuve Foutounké de façon assez explicite. Quelle ne fut pas ma surprise alors de constater que votre réponse n'en faisait aucune mention, comme si mes problèmes ne vous intéressaient absolument pas. Je suis blessé, Basshiru. Est-ce ainsi que l'on traite un ami ? Un presque frère ? En ignorant les graves problèmes liés à la conclusion du dossier de la veuve Foutounké ? Alors que je les avais explicitement évoqués dans mon 1er message ?
Mais je vous pardonne. C'est ça aussi, être amis : on se soutient dans les coups durs. Et je comprends, malgré votre pudeur touchante à ce sujet, que le décès tragique de Walter Mishmack est encore trop proche, trop douloureux. Ce n'est pas facile à gérer au quotidien. Il laisse un grand vide dans nos vies à tous. C'est pour ses enfants, surtout, que sa disparition est terrible ; heureusement qu'ils sont morts avec lui dans l'accident, finalement. Walt (je l'appelais "Walt", il m'appelait "mon gros koala en barbapapa", je ne veux pas vous ennuyer avec les détails de notre vie intime, mais c'est pour vous dire qu'entre nous deux, Walt et moi, c'était à la vie, à la mort) était un homme bon, le "meilleur d'entre nous" comme aimait à l'appeler Jacques Chirac, qui avait tendance à le confondre avec Alain Juppé parfois. Avec tout le respect que j'ai pour Jacques, vous savez comme il est, à son âge. La vieillesse est un naufrage, disait De Gaulle. Qui a bien connu Jacques d'ailleurs. Comme quoi, tout est lié, et il n'y a pas de hasard.
Vous croyez au hasard, Basshiru ? Moi pas. C'est trop gros. Il y a forcément une force supérieure dans l'univers, qui régit chaque chose et prend en charge toute la logistique et les frais d'entretien, sinon je n'ose même pas imaginer le désordre, le manque d'organisation. Je refuse de croire par exemple que deux individus aussi exceptionnels que vous et moi aient ainsi pu se croiser et faire affaire ensemble par le simple fait du hasard. Ca aurait été deux types ordinaires à la limite, je ne dis pas, mais vous, M. Jubrin, et moi, M. Enclume... L'un des plus éminents banquiers d'Afrique et le gérant de la meilleure quincaillerie de Montargis (sans vouloir me vanter) qui se rencontreraient comme ça, alors qu'il y a une énorme somme d'argent en jeu et qu’ils sont les deux seuls capables de faire les choses bien comme il faut, par pur hasard ? Soyons sérieux un instant, monsieur Basshiru Jubrin, nous ne sommes plus des enfants. L'âge de croire à ces balivernes, ou de se la montrer pour voir qui a la plus longue, est révolu (d'autant plus que, sans chercher à vous flatter, je suis prêt à parier que c'est vous, eu égard à vos origines).
Il est temps d'admettre que, si vous avez été placé sur ma route et si j'ai été placé sur la vôtre, le hasard n'y est pour rien. Une puissance supérieure nous a unis par les liens sacrés d'internet pour une cause qui nous dépasse et nous transcende. Cette puissance, nous pouvons l'appeler "DIEU" comme nous le faisions encore hier, nous pouvons l'appeler simplement "Jean-Louis" si le nom de "Dieu" vous paraît trop intimidant ou prétentieux, mais l'évidence est là : pour que Walter Mishmack ne soit pas mort en vain, et par le pouvoir du crâne ancestral, nous détenons la force toute-puissante qui nous permettra de mener les transactions jusqu'à leur conclusion heureuse.
Seulement, pour cela, il faut y travailler. Ce n’est pas tous les jours que se présente la plus grosse opportunité de votre vie et de la mienne. Il y a des démarches, des dépenses. Vous êtes un homme raisonnable et fantastique, alors je vais m’efforcer d’être plus explicite. Je vous le disais dans mon 1er message, messieurs Flumieux et M’Pokora semblent soupçonner quelque chose d’irrégulier dans cette procédure de blanchiment d’argent engagée par mes soins et à mes frais pour le compte de Madame Foutounké. Je ne sais pas si vous êtes familier de cette opération que l’on appelle blanchiment d’argent ; cela consiste à faire passer entre les mains de Blancs de l’argent qui vient d’Afrique, afin de lui donner un air plus honnête et sérieux. Manipulé par des traders bien de chez nous, durs à la tache et âpres au gain, l’argent africain perd ce sourire éclatant de grand enfant naïf et paresseux et prend l’aspect respectable qu’on est en droit d’espérer de la part de quelque chose que l’on souhaite échanger contre des biens ou des services. N’y voyez aucune condescendance, j’admire beaucoup le fait d’avoir le rythme dans la peau et d’être fort en sport, mais reconnaissez que quand je vais acheter mon pain, la boulangère ne va pas me le donner gratuitement simplement si je danse le zouk ou que je gagne la coupe du monde. Ma boulangère est une femme charmante, accorte et clitoridienne, mais elle est avant tout une femme comme vous et moi : elle veut de l’ARGENT.
Mais ce n’est pas à vous, un banquier respecté dans toute l’Afrique, que je vais apprendre la finance. Il y a de l’argent, la veuve Foutounké ne peut pas l’obtenir sans aide, je veux cet argent, vous voulez cet argent, et c’est bien naturel, ça n’a rien de sale ou répréhensible, c’est aussi pur et beau que notre amitié, ou ce qui se passe entre la boulangère et moi dans son arrière-boutique (ma femme n'est pas obligé d'être au courant, vous savez comme ces choses-là peuvent attirer autant d'ennemis que d'amis, aussi j'attire votre attention sur l'importance de la discrétion). J’ai commencé à lui fournir mon aide, tout comme je suis prêt à vous fournir mon aide à votre tour, mais dans l’immédiat, j’ai besoin de l’appui d’un homme d’affaire africain surpuissant comme vous. C’est vraiment très simple : il suffirait en fait que vous m’envoyiez une lettre officielle à en-tête de votre banque, dans laquelle vous vous présenteriez, et y attesteriez de notre qualité d’associés. Quelque chose comme "Moi, Basshiru Jubrin, grand banquier d’Afrique, certifie de l’honnêteté de mon ami M. Enclume, avec qui je fais affaire depuis de nombreuses années sans jamais avoir eu à me plaindre de quoi que ce soit à son sujet ni avoir été incommodé par sa pilosité ou son haleine". N’hésitez pas à y ajouter une ou deux anecdotes piquantes sur notre passé commun d’hommes d’affaires aventureux, rusés et indestructibles, comme le fameux coup du Trésor de la Crique des Pirates (Bibliothèque Verte, n° 1664) ou l’énigme du Prix de la Luxure (vidéo Marc Dorcel, 1998 ). Il suffira ensuite de scanner votre lettre et de l’expédier à mon adresse e-mail. Avec ça, je garantis que la direction de la Banque of Paris ne fera plus de difficultés.
Une fois cette formalité accomplie, l’argent de la veuve Foutounké me permettra de vous aider au mieux à veiller à ce que les dernières volontés de Walter Mishmack soient respectées, car je sais que le plan que vous avez mis au point va nécessiter du temps et des frais pour être mené à bien.
Paix et prospérité à vous mon ami, j’attends de vos nouvelles en trépignant d’impatience.
M. Enclume
Je suis vraiment bien content d'avoir à nouveau de vos nouvelles et c'est avec une joie sans mélange que je vous réécris à mon tour. A ce point-là de nos relations amicales, si tu permets, j'aimerais bien qu'on se tutoie, d'ailleurs. Les amis comme toi, c'est rare, alors si l'on peut se permettre quelques petites familiarités entre nous, entre "potes" quoi comme on dit, ça me ferait bien plaisir. Je sais que pour certaines personnes, le tutoiement n'est acceptable qu'après coït ; serons-nous aussi "collet-monté" comme on dit, mon cher Basshiru ? Tu es en Afrique, moi en France : qui sait quand un premier coït sera envisageable. Des semaines, des mois peut-être, et c'est sans compter la durée des négociations pour savoir qui fera l'homme. Allons-nous passer des mois à se vouvoyer, Basshiru, simplement parce que dans l’immédiat des milliers de kilomètres séparent nos appendices et orifices respectifs ? Deux amis comme nous ne sont-ils pas au-dessus de cela ? Enfin, c'est comme tu veux. Je ne veux pas te mettre mal à l'aise. Si tu veux, je peux te revouvoyer. Allez, ok, on se revouvoie alors. Mais c'est bien parce que c'est toi.
Je suis quand même un petit peu déçu, je dois l'avouer. Votre premier message était effectivement très explicite, là-dessus on ne peut pas dire qu'il y ait tromperie sur la marchandise, et je ne conteste en rien vos propos. Ce n'est pas comme avec certains de ces disques sur lesquels on appose ce logo "Explicit Lyrics", alors qu'en fait ce n'est souvent pas explicite du tout. J'ai beau réécouter "2Pacalypse Now" par exemple, c’est assez cryptique. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : je crois qu’on peut se mettre d’accord tous les deux sur le fait que musicalement, c’est du trop pur son East Coast. Mais les paroles, Basshiru, les paroles ! Je prends au hasard "Young Black Male". "We ain't nuttin but some low down dirty niggaz, keep it real nigga". Ca vous paraît explicite à vous ? Que suis-je censé "garder réel" par exemple ?
Je ne vois toujours pas où il veut en venir au fond. Alors pour l'explicite, on repassera, merci bien. Mais pas de ces carabistouilles et rodomontades dans votre message, non, le vôtre était vraiment explicite, comme vous le dites, on comprenait très vite où vous vouliez en venir. Bravo. Peu de gens savent encore s'exprimer clairement de nos jours où l'on est souvent tenté, pour faire sérieux, intelligent, à se perdre dans un salmigondis de formules creuses et de digressions absconses alors qu'il suffit parfois de phrases simples et claires pour faire comprendre à quelqu'un qu'il y a une grosse somme d'argent en jeu et qu'il faut se sortir rapidement les doigts du cul si l'on veut sa part du gâteau.
Et c'est là que je veux en venir, Basshiru. Votre message était clair, explicite. Mais le mien l'était tout autant, il me semble. En tant qu'ami, il me paraissait normal et respectueux de répondre à votre proposition par un message qui serait tout aussi explicite, lui aussi. Je me souviens avoir mentionné les problèmes liés au dossier de la veuve Foutounké de façon assez explicite. Quelle ne fut pas ma surprise alors de constater que votre réponse n'en faisait aucune mention, comme si mes problèmes ne vous intéressaient absolument pas. Je suis blessé, Basshiru. Est-ce ainsi que l'on traite un ami ? Un presque frère ? En ignorant les graves problèmes liés à la conclusion du dossier de la veuve Foutounké ? Alors que je les avais explicitement évoqués dans mon 1er message ?
Mais je vous pardonne. C'est ça aussi, être amis : on se soutient dans les coups durs. Et je comprends, malgré votre pudeur touchante à ce sujet, que le décès tragique de Walter Mishmack est encore trop proche, trop douloureux. Ce n'est pas facile à gérer au quotidien. Il laisse un grand vide dans nos vies à tous. C'est pour ses enfants, surtout, que sa disparition est terrible ; heureusement qu'ils sont morts avec lui dans l'accident, finalement. Walt (je l'appelais "Walt", il m'appelait "mon gros koala en barbapapa", je ne veux pas vous ennuyer avec les détails de notre vie intime, mais c'est pour vous dire qu'entre nous deux, Walt et moi, c'était à la vie, à la mort) était un homme bon, le "meilleur d'entre nous" comme aimait à l'appeler Jacques Chirac, qui avait tendance à le confondre avec Alain Juppé parfois. Avec tout le respect que j'ai pour Jacques, vous savez comme il est, à son âge. La vieillesse est un naufrage, disait De Gaulle. Qui a bien connu Jacques d'ailleurs. Comme quoi, tout est lié, et il n'y a pas de hasard.
Vous croyez au hasard, Basshiru ? Moi pas. C'est trop gros. Il y a forcément une force supérieure dans l'univers, qui régit chaque chose et prend en charge toute la logistique et les frais d'entretien, sinon je n'ose même pas imaginer le désordre, le manque d'organisation. Je refuse de croire par exemple que deux individus aussi exceptionnels que vous et moi aient ainsi pu se croiser et faire affaire ensemble par le simple fait du hasard. Ca aurait été deux types ordinaires à la limite, je ne dis pas, mais vous, M. Jubrin, et moi, M. Enclume... L'un des plus éminents banquiers d'Afrique et le gérant de la meilleure quincaillerie de Montargis (sans vouloir me vanter) qui se rencontreraient comme ça, alors qu'il y a une énorme somme d'argent en jeu et qu’ils sont les deux seuls capables de faire les choses bien comme il faut, par pur hasard ? Soyons sérieux un instant, monsieur Basshiru Jubrin, nous ne sommes plus des enfants. L'âge de croire à ces balivernes, ou de se la montrer pour voir qui a la plus longue, est révolu (d'autant plus que, sans chercher à vous flatter, je suis prêt à parier que c'est vous, eu égard à vos origines).
Il est temps d'admettre que, si vous avez été placé sur ma route et si j'ai été placé sur la vôtre, le hasard n'y est pour rien. Une puissance supérieure nous a unis par les liens sacrés d'internet pour une cause qui nous dépasse et nous transcende. Cette puissance, nous pouvons l'appeler "DIEU" comme nous le faisions encore hier, nous pouvons l'appeler simplement "Jean-Louis" si le nom de "Dieu" vous paraît trop intimidant ou prétentieux, mais l'évidence est là : pour que Walter Mishmack ne soit pas mort en vain, et par le pouvoir du crâne ancestral, nous détenons la force toute-puissante qui nous permettra de mener les transactions jusqu'à leur conclusion heureuse.
Seulement, pour cela, il faut y travailler. Ce n’est pas tous les jours que se présente la plus grosse opportunité de votre vie et de la mienne. Il y a des démarches, des dépenses. Vous êtes un homme raisonnable et fantastique, alors je vais m’efforcer d’être plus explicite. Je vous le disais dans mon 1er message, messieurs Flumieux et M’Pokora semblent soupçonner quelque chose d’irrégulier dans cette procédure de blanchiment d’argent engagée par mes soins et à mes frais pour le compte de Madame Foutounké. Je ne sais pas si vous êtes familier de cette opération que l’on appelle blanchiment d’argent ; cela consiste à faire passer entre les mains de Blancs de l’argent qui vient d’Afrique, afin de lui donner un air plus honnête et sérieux. Manipulé par des traders bien de chez nous, durs à la tache et âpres au gain, l’argent africain perd ce sourire éclatant de grand enfant naïf et paresseux et prend l’aspect respectable qu’on est en droit d’espérer de la part de quelque chose que l’on souhaite échanger contre des biens ou des services. N’y voyez aucune condescendance, j’admire beaucoup le fait d’avoir le rythme dans la peau et d’être fort en sport, mais reconnaissez que quand je vais acheter mon pain, la boulangère ne va pas me le donner gratuitement simplement si je danse le zouk ou que je gagne la coupe du monde. Ma boulangère est une femme charmante, accorte et clitoridienne, mais elle est avant tout une femme comme vous et moi : elle veut de l’ARGENT.
Mais ce n’est pas à vous, un banquier respecté dans toute l’Afrique, que je vais apprendre la finance. Il y a de l’argent, la veuve Foutounké ne peut pas l’obtenir sans aide, je veux cet argent, vous voulez cet argent, et c’est bien naturel, ça n’a rien de sale ou répréhensible, c’est aussi pur et beau que notre amitié, ou ce qui se passe entre la boulangère et moi dans son arrière-boutique (ma femme n'est pas obligé d'être au courant, vous savez comme ces choses-là peuvent attirer autant d'ennemis que d'amis, aussi j'attire votre attention sur l'importance de la discrétion). J’ai commencé à lui fournir mon aide, tout comme je suis prêt à vous fournir mon aide à votre tour, mais dans l’immédiat, j’ai besoin de l’appui d’un homme d’affaire africain surpuissant comme vous. C’est vraiment très simple : il suffirait en fait que vous m’envoyiez une lettre officielle à en-tête de votre banque, dans laquelle vous vous présenteriez, et y attesteriez de notre qualité d’associés. Quelque chose comme "Moi, Basshiru Jubrin, grand banquier d’Afrique, certifie de l’honnêteté de mon ami M. Enclume, avec qui je fais affaire depuis de nombreuses années sans jamais avoir eu à me plaindre de quoi que ce soit à son sujet ni avoir été incommodé par sa pilosité ou son haleine". N’hésitez pas à y ajouter une ou deux anecdotes piquantes sur notre passé commun d’hommes d’affaires aventureux, rusés et indestructibles, comme le fameux coup du Trésor de la Crique des Pirates (Bibliothèque Verte, n° 1664) ou l’énigme du Prix de la Luxure (vidéo Marc Dorcel, 1998 ). Il suffira ensuite de scanner votre lettre et de l’expédier à mon adresse e-mail. Avec ça, je garantis que la direction de la Banque of Paris ne fera plus de difficultés.
Une fois cette formalité accomplie, l’argent de la veuve Foutounké me permettra de vous aider au mieux à veiller à ce que les dernières volontés de Walter Mishmack soient respectées, car je sais que le plan que vous avez mis au point va nécessiter du temps et des frais pour être mené à bien.
Paix et prospérité à vous mon ami, j’attends de vos nouvelles en trépignant d’impatience.
M. Enclume
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Ca commence à dévier, là...
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